Pêche et passé difficile à avaler (Nanjing)

大家好!

Après ces derniers épisodes plein de nature, randonnées et autres, il est temps ce week-end de s’intéresser à l’histoire et la culture chinoise. Pour ça, rien de tel qu’un séjour à Nanjing, capitale de la Chine jusqu’en 1949 et lieu chargé d’un passé très lourd dans l’esprit des chinois. Cette ville est aussi un plaisir à visiter !

Avec la même équipe que d’habitude, nous nous dirigeons après quelques heures de train vers le musée du massacre de Nanjing, apparemment immanquable de la ville.

Massacre de Nanjing

C’est avec aucune connaissance sur le sujet que nous rentrons dans le musée.
L’endroit est consacré au récit du massacre qui a eu lieu pendant la guerre sino-japonaise (37-45) et qui s’inscrit à une échelle plus large dans la seconde guerre mondiale. Je ne savais d’ailleurs pas que cette guerre avait eu des répercussions jusqu’ici.
Nous voila donc emmenés milieu 1937, début de la guerre sino-japonaise. A l’époque, les japonais envahissent la Chine assez facilement de par la faible puissance militaire des chinois et avancent dans le pays jusqu’à atteindre la capitale (Nanjing) vers fin 1937. Ensuite, les japonais y établissent un siège de six semaines qui fera l’occasion de violences sur la population et, d’après les chiffres chinois : 300 000 morts.
Ces chiffres restent controversés et même l’existence du massacre fait l’objet de divergences, les japonais arguant du fait que le gouvernement chinois l’ait utilisé comme de la propagande anti-japonais…

Le musée est très bien construit et nous fait bien comprendre que cette page de l’histoire reste profondément ancrée dans l’esprit chinois. Cependant, on est presque mal à l’aise devant l’unilatéralité du récit proposé. Les Japonais sont décrits comme des démons, pirates, impérialistes et on sent que la plaie n’est toujours pas refermée. On a l’impression d’être restée début 1938 et qu’aucun recul n’a été pris depuis, du côté chinois du moins. Même si, la fin du musée nous laisse penser à une volonté de paix avec cette image forte de statue blanche portant un oiseau.

Ensuite, direction l’ancien siège du gouvernement chinois de l’époque (avec à sa tête Chang Kai-Chek) pour voir les anciens bureaux et en apprendre un peu plus sur ce qu’a fait cet homme pendant ses fonctions. Sur le chemin, je croise des pêcheurs qui pêchent en conditions « difficiles », bon appétit bien sûr!

La visite du palais présidentiel est l’occasion d’approfondir la compréhension des origines du parti communiste et du système politique tel qu’il est aujourd’hui en Chine.

Quartier Confucius

Pour finir cette journée sur une touche sympathique, on se retrouve dans le quartier confucius de Nanjing (vieille ville).
On en prend vraiment pleins les yeux avec les différentes animations de danses et les immenses décorations colorées. On en profite pour manger un bout au bord de l’eau, quel pied!

Montagne pourpre

Le lendemain on est parti pour visiter la montagne pourpre, autre lieu emblématique de la ville car elle abrite pas moins de 2 temples et le mausolée de Sun-Yatsen (fondateur de la Chine moderne). La superficie n’est pas très importante par rapport au nombre important de touristes donc on se sent assez à l’étroit. Mais l’endroit n’en reste pas moins impressionnant.
Sur cette montagne on retrouve un copié/collé des tombeaux Ming que j’avais visité à Pékin, même la voie sacré y est. Les deux capitales ne sont peut être pas si éloignées finalement…!

D’autre part, c’est assez inhabituel pour moi de voir l’amour du gouvernant (le besoin d’aller voir sa tombe, mausolée…) comme en Chine. Je veux dire qu’en France, les personnes qui passent par Paris sans passer par la tombe de De Gaulle est énorme comparé à ceux qui ne visitent pas le mausolée de Sun-Yatsen. Un pèlerinage qui surprend un peu quand on est français. Est-ce le fruit de la propagande? La culture chinoise? La curiosité? Ou simplement parce que les sépultures des gens importants sont plus mises en valeurs en Chine qu’ailleurs entraînant une (sur)exposition de ceux-ci ? Par exemple si on compare cet immense mausolée à la tombe De Gaulle, on se rend rapidement compte d’une différence d’échelle…

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Tombe de De Gaulle

Aussi, les chinois sont attachés à leur patrimoine car malgré leur folie de la construction et la rapidité d’expansion qu’on leur connait, ils conservent intacts ces lieux historiques et autres monuments alors qu’ils auraient pu y faire pousser des buildings sans trop de problème.
Une différence de conception intéressante!

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Pour finir, Nanjing est vraiment une ville agréable à vivre notamment de par la représentation de la verdure et c’est quand même plus calme que Shanghai (j’éviterais quand même d’y manger du poisson…). La ville est vivante et regorge de petits commerces de toutes sortes. Si je devais élire domicile en Chine ce serait avec plaisir ici plutôt qu’à Shanghai (t’inquiète pas Maman, je rentre bien le 17!).

再见!

Week-end du 23-24/04

 

 

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