你好！
A Shanghai on redécouvre l’expression « c’est le jour et la nuit ».
Après 21h, nouvelle ambiance : les rues se vident, les restaurants ferment car les chinois mangent vers 17h, le métro ralentit. La ville s’arrête pour laisser place aux quelques marchands à la sauvette qui font vivoter les rues.
Ce qui explique ces rues vides c’est que la majorité des jeunes chinois n’ont pas la même vision de la fête/des sorties que celle qu’on peut avoir. En parlant avec quelques uns, j’ai pu en apprendre plus sur leur perception de la fête.
Pour comprendre, il faut se mettre dans le contexte. Avant 18 ans, les étudiants chinois (qui vont à l’école…) travaillent beaucoup sous la pression de leurs parents pour obtenir leur diplôme. Ce diplôme leur permettra ou non d’accéder aux études supérieures ce qui, comme vous vous en doutez, est un avantage certain ici.
Dans le même temps, les enfants sont très souvent uniques et sur-protégés par leurs parents qui ne veulent pas les voir partir le soir. Les parents leur inculque donc que c’est dangereux, qu’on trouve des personnes non-recommandables…
D’ailleurs, leur rapport au travail scolaire est assez opposé au notre, là où en France sont « encouragés » la création et l’esprit critique, ici le par-cœur est la norme (et c’est peut être mieux…). Après la conférence avec plusieurs professionnels, le gros problème pour les chinois est surtout l’insertion dans la vie active car ils sont incapables de raisonner par eux-mêmes.
Pour voir si ces constatations se vérifient, je vous emmène dans une promenade nocturne à Shanghai, bienvenue à bord!
Pudong
Alors oui, Pudong on ne peut pas passer à côté! C’est le quartier du centre de Shanghai qu’on voit depuis le Bund, celui que j’ai surnommé la « City ».
Si vous passez par là, prévoyez une chaise pour vous asseoir en sortant du métro. Ça vous servira à deux choses: vous pourrez regarder les bâtiments plus facilement et vous pourrez prendre le temps de vous acclimater avant de faire un pas de plus dans cette ville du futur.
A Pudong, on a l’impression d’être dans une « micro-ville » de 2030:
- on ne marche pas au bord de la route, non non! On marche sur des ponts qui traversent la ville au dessus des voitures.
- on ne monte pas les escaliers, les escalators sont partout.
- les architectes n’envisagent pas de construire de bâtiments de moins de 80 étages (bon à la base c’est plus pour des raisons de terrain, mais il n’empêche).
- le futur est jusque dans les toilettes avec les WC 2.0 qui permettent de tout faire sans papier. Ah, l’innovation…!
- on est souvent en costard !
Quand vient la nuit, un peu comme partout à Shanghai, le quartier prend des couleurs et s’habille de milliers de lumières (pour ceux qui ont une pensée écologique : elles s’éteignent à 22h. Petit pavé dans une grande marre !).
D’ailleurs, deux petites anecdotes sur le « Décapsuleur »: en usant de bon plans, on a pu monter au 93è étage de cette tour, soit à plus de 450m de haut! Les ascenseurs ça fait un peu tour de la terreur et une fois arrivé en haut, on ne voit finalement pas grand chose même si on est vite pris d’une sensation de vertige. En plus, on peut accéder gratuitement à cet étage mais le café coûte 10€ donc on s’est rapidement fait raccompagner vers la sortie.
Aussi, il faut savoir qu’à l’origine le trou rectangulaire en haut devait être rond, mais devinez quoi ? Ça aurait trop ressemblé au drapeau du Japon : impensable pour les Chinois! Ils ont donc changé le rond en un rectangle, point final.
Fête des lanternes
C’est une fête très connue qui est l’occasion pour les chinois de célébrer une ancienne tradition des bouddhistes qui allumaient des lampes pour saluer les génies. Cette pratique a traversé les années pour se transformer en lumières et lanternes dans la vieille ville de Shanghai!
Sur un week-end, la vieille ville s’est illuminée pour le plaisir de milliers de personnes (moi inclus !). On se retrouve dans une nouvelle vieille ville : de la musique typique, des lumières partout et une petite sensation de retour nostalgique en enfance. Ca fait pas de mal!
Week-end du 20 février
Marchés de nuit
Après 20h, on voit s’installer à tous les coins de rue un peu passante des petits stands: surtout de la nourriture mais si vous cherchez bien vous trouverez tout ce qui est vendable comme des montres, bijoux..
Ces vendeurs font surement ça en plus de leur métier la journée pour arrondir les fins de mois parce que la vie n’est pas facile pour tout le monde à Shanghai.
Les mets les plus vendus sont les brochettes, le tofu frit, les nouilles, cuisses de poulet à la broche… Et tout ça derrière leur « scooter » (si on peut encore appeler ça comme ça..) ! J’avoue que je suis encore un peu frileux à l’idée de me laisser tenter par ces plats. J’ai quelques doutes quant à la fraîcheur des produits…
J’ai quand même testé le tofu frit parce qu’il est très apprécié ici mais je reste un peu dubitatif. Vous voyez la texture du flan un peu mou et l’huile ? Prenez les deux et vous obtenez ce petit carré plutôt gluant qui a le goût d’huile. Vous ne pouvez pas le louper : ça dégage une odeur assez im-probablement mauvaise !
Monde de la nuit
Pendant ce début de semestre, j’ai eu le temps pour quelques sorties « extra-scolaires ». Il faut savoir que les expatriés sont plutôt bien lotis quand vient le sujet des boîtes de nuit ou des bars : l’entrée est la plupart du temps gratuite et l’alcool offert (mais frelaté, donc à éviter).
Pourquoi c’est gratuit ? En fait, on est un peu des bêtes de scène pour les chinois (souvent âgés) et nous faire rentrer permet de donner l’impression qu’il y a du monde qui danse. La majorité du temps les chinois restent assis sur les canapés et achètent de l’alcool très cher pour attirer ces dames. Un spectacle dansant en quelque sorte !
Danses dans la rue !
Drôle de pays ! Un matin, en me promenant dans un parc, j’ai eu l’occasion de confirmer que les retraités Shanghaiens sont hyper-actifs. On rentre dans le parc et on tombe sur plus d’une centaine de personnes fringantes qui pratiquent le taishi, chorale, jeux de cartes ou encore le Mah-Jong dans la joie et la bonne humeur. Rien n’est trop fatiguant pour eux !
Ils ne s’arrêtent pas là: quand vient le soir, tous les 100 mètres on retrouve une bande d’une quinzaine d’irréductibles qui dansent sur une chorégraphie bien travaillée et super répétitive ! Une sorte de Macarena chinoise. J’ai même pu me joindre à eux une fois ce qui les a fait beaucoup rire!
拜拜！
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Antoine en voyages 
Vraiment magnifique, merci de nous faire partagé ce beau voyage
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